- 29 août 2024
- | Source: Aannemer
Les fédérations saluent l'augmentation des formations en construction
Les fédérations de la construction attribuent leur succès aux efforts déployés ces dernières années

Le nombre de jeunes qui optent pour une formation en construction dans l'enseignement secondaire repart à la hausse, comme le montrent les récents chiffres de Constructiv.
Pour l'année scolaire 2023-2024, Constructiv a enregistré 7 312 élèves dans l'enseignement de la construction de troisième niveau, soit une augmentation de 5 % par rapport à l'année précédente. Au cours de l'année scolaire 2022-2023, un peu moins de 11 500 jeunes ont suivi un enseignement de la construction de deuxième et troisième degrés dans une école en Flandres.
Bouwunie et Embuild considèrent cette évolution comme positive pour le secteur, mais les deux organisations soulignent également les défis à venir.
"L'éducation est et reste cruciale pour l'afflux de main-d'œuvre"
Jean-Pierre Waeytens, directeur général de Bouwunie, se réjouit de ces chiffres. "C'est une bonne nouvelle pour notre secteur et nous espérons que cette tendance se poursuivra. L'enseignement est et restera un canal d'entrée important et nécessaire pour la construction", déclare-t-il. Waeytens souligne que le secteur déploie de nombreux efforts pour devenir plus attrayant pour les jeunes. "Nous en sommes à la troisième année de la campagne d'image Nous Construisons Demain, dans laquelle nous montrons ce que le secteur a à offrir: des salaires attrayants, des avancées technologiques et la sécurité de l'emploi.

Outre l'augmentation du nombre d'apprentis, Bouwunie constate également une évolution légèrement positive de la proportion de filles qui choisissent une formation dans la construction. Bien que leur part soit encore faible (4,9 %), elle a augmenté de 1,2 % par rapport à il y a cinq ans. Waeytens y voit la preuve que les campagnes commencent à porter leurs fruits, mais il reste préoccupé par l'avenir de certains aspects de l'enseignement de la construction.
"L'innovation et le progrès technologique comme attraits"
Niko Demeester, PDG d'Embuild, partage l'optimisme quant à l'afflux croissant dans l'enseignement de la construction. "Notre secteur offre un travail stimulant et bien rémunéré qui fait de plus en plus appel à des techniques innovantes", explique Demeester. Il souligne que les besoins en matière de logement et de rénovation créeront une demande continue de travailleurs qualifiés dans les années à venir. "Il nous appartient de mieux exploiter ces atouts et d'attirer davantage de jeunes dans le secteur de la construction."


Outre la campagne Nous Construisons Demain, Embuild s'engage également dans le projet Toekomstbouwers, dans le cadre duquel des professionnels du secteur font découvrir les métiers de la construction à des élèves de première année de l'enseignement secondaire. "Lors de la Journée de la construction ouverte, les jeunes ont un aperçu unique de la construction en action. Ce contact direct avec la pratique est crucial pour les motiver", a déclaré Caroline Deiteren, directrice générale d'Embuild Flandres.
Craintes concernant la disparition de la 7e année et le rôle de l'apprentissage en alternance
Malgré ces bonnes nouvelles, Bouwunie s'inquiète de la survie de la 7e année dans l'enseignement de la construction.
"Avec la modernisation de l'enseignement, les étudiants obtiennent désormais leur diplôme après la sixième année. La 7e année de spécialisation, qui enseigne des cours de niche importants tels que la couverture, risque donc d'être considérée comme superflue", prévient Waeytens.
Il souligne que ces cours sont essentiels pour combler les goulets d'étranglement dans les professions et demande aux écoles de continuer à proposer la 7e année.
L'apprentissage en alternance, où les étudiants sont formés à la fois à l'école et sur le lieu de travail, est également sous les feux de la rampe. Waeytens estime que cette voie d'apprentissage devrait être plus importante dans l'enseignement de la construction.
"Les jeunes qui suivent une formation en alternance entrent sur le marché du travail avec beaucoup plus d'expérience professionnelle et sont donc très recherchés par les employeurs. Bouwunie y voit également une opportunité pour le secteur. "Les écoles n'ont plus besoin d'investir dans les infrastructures les plus modernes, ce qui leur permet de déployer leurs ressources ailleurs", explique Waeytens.
Le besoin de concentration et de coopération
Une autre critique deBouwunie concerne la fragmentation des cours de construction dans les différentes écoles de Flandre. "Nous regrettons qu'aucun travail n'ait encore été réalisé pour concentrer les cours de construction par province ou par région. Cela permettrait d'utiliser les ressources de manière plus efficace et de rendre l'enseignement de la construction plus attrayant", déclare Waeytens.
Embuild partage cet avis et souligne l'importance de la collaboration entre les écoles et les entreprises pour combler le fossé entre l'enseignement et la pratique.

Des espoirs prudents, mais aussi des inquiétudes
Bouwunie et Embuild voient des signes d'espoir dans l'augmentation du nombre d'étudiants dans l'enseignement de la construction, mais soulignent en même temps la nécessité de continuer à travailler sur l'attractivité et la pérennité des cours. L'innovation, la spécialisation et une coopération plus étroite entre l'enseignement et le secteur professionnel semblent être les mots clés.