- 03 mars 2021
- En Rory Moerman
- | Source: Aannemer
La reprise du secteur de la construction dépendra des mesures d'investissement publiques
2021 devrait être synonyme d'une reprise de 5 % de l'activité économique dans le secteur de la construction, selon l'analyse économique de la Confédération Construction. Des chiffres encourageants après la baisse de 3,8 % en 2020. "Pour y arriver, il faudra que ce soit une année marquée par de grands projets", déclare Robert de Mûelenaere, directeur général de la Confédération Construction.
Reprise timide
La fédération du secteur s'attend à ce que la production de nouveaux logements reprenne prudemment cette année, après avoir chuté de 8 % l'année dernière. Une reprise de 3 % est attendue cette année. Le nombre de permis de construire a également subi un coup dur, avec une baisse de 3,4 % au cours des dix premiers mois de 2020. Toutefois, cela est dû aux appartements, dont les permis ont diminué de 9 %. Un constat frappant, puisque le nombre de permis de construire pour les maisons familiales a augmenté de 5 %.
"De tels chiffres ne compensent évidemment pas la perte en 2020, mais nous restons prudemment positifs", déclare M. de Mûelenaere.
"En effet, de nombreux permis ont été reportés plutôt qu'annulés. En outre, le secteur de la construction est plutôt attentiste et réagit avec retard. Certains signes pourraient donc être annonciateurs d'une évolution positive."
Cette attitude est renforcée par les conditions actuelles, qui sont favorables. Les taux hypothécaires sont à un niveau historiquement bas, alors que le revenu des ménages a augmenté de 0,7 % l'année dernière. Une nouvelle augmentation de 1 % est attendue cette année. "Ce revenu du ménage est crucial car ce paramètre est soutenu par la sécurité de l'emploi. N'oublions pas non plus les faibles chiffres du chômage."
Certains signes pourraient être annonciateurs d'une évolution positive, tels que les faibles taux hypothécaires et l'augmentation du revenu moyen des ménages - malgré la crise
Ralentissement atténué
Dans le domaine de la rénovation, l'histoire est un peu différente, en partie parce que ce marché est animé par sa propre dynamique. Néanmoins, le ralentissement s'est également fait sentir ici, bien que l'effet ait été quelque peu atténué par le plan de rénovation des hôpitaux wallons. Dans l'ensemble, la baisse a été de 1,3 %.
La reprise économique devrait se faire sentir ici aussi en 2021, avec une augmentation d'environ 5 %, en partie due au lancement de plans de rénovation des logements sociaux.
Sortir des sentiers battus
Le génie civil a connu une année 2020 pour le moins erratique. En fait, malgré la crise, ce segment semble avoir plutôt bien traversé la crise, malgré les effets de la pandémie. "Cela est dû en grande partie à l'investissement public, qui a réussi à éviter un ralentissement très redouté", explique M. de Mûelenaere.
"Les investissements dans des projets tels que l'Oosterweel, le RER ou le tramway de Liège ont compensé les conséquences de la pandémie."
Pour 2021, le Bureau fédéral du Plan (BFP) prévoit une injection importante de fonds publics, avec des investissements publics qui seraient plus élevés qu'en 2020. On espère une augmentation de 8,5 % pour le génie civil dans son ensemble, à condition que le calendrier de ces projets spécifiques soit respecté et que l'augmentation des investissements publics soit effectivement mise en œuvre.
On espère que les attentes du BFP seront satisfaites et que les investissements publics se dérouleront comme prévu
des carnets de commandes moins remplis
Tous les chiffres montrent des signes évidents d'une demande plus faible. Les carnets de commande sont moins remplis, avec une durée moyenne de 5,7 mois contre 6,1 mois un an avant le déclenchement de la crise.
Malgré cela, l'emploi salarié n'a guère souffert, avec une baisse de 0,4 %. Le nombre de travailleurs indépendants a augmenté de 4 %.
La rentabilité sous pression
La combinaison d'une capacité de production intacte et d'un carnet de commandes moins bien rempli implique une pression sur les prix - même si les prix de la construction ont augmenté de 3 % en 2020, soit plus que le taux d'inflation. Cette augmentation n'est pas suffisante pour maintenir la rentabilité des entreprises. Si le secteur de la construction a réussi à limiter l'impact de la crise, c'est grâce à ses efforts en termes de rentabilité. Il n'est pas surprenant que le risque de faillite dans le secteur de la construction (6 %) soit comparable à la moyenne économique (7 %), malgré des performances supérieures à la moyenne en termes d'activité et d'emploi.
Prêt pour la relance
Dans l'ensemble, la construction a cédé quelque 3,8 %, selon les premières estimations de l'ICN. Bien meilleur que la moyenne de l'économie (-6,2 %), ce qui signifie que le secteur de la construction a permuis d'atténuer le déclin général.
Reste donc à espérer que les attentes du BFP se concrétisent et que les investissements publics suivent comme prévu. Mais même dans ce cas, la construction reste sous pression, avec un niveau d'activité estimé pour 2021 toujours inférieur de 1 % à celui de 2019, si les investissements publics devaient manquer à l'appel.
Tout le monde se réjouit donc de participer aux chantiers qui, espérons-le, résulteront des mesures de relance, soutenues en partie par les investissements prévus dans les différents plans de relance fédéraux et régionaux.