- 25 juin 2020
- | Source: Aannemer
Les federations de la construction rappellent l'importance d'une politique de relance
Bien loin d'un volume de travail normal
Au départ, le secteur de la construction semblait bien encaisser la crise du coronavirus, bien qu'à son apogée, 2/3 des entreprises de construction aient finalement fermé leurs portes. Mais maintenant que le secteur ralentit, la situation a complètement changé. Une enquête de la Confédération Construction a démontré que 54% des entreprises de construction ont actuellement moins voire aucun contacts pouvant mener à de nouvelles commandes. Un quart des entreprises craignent donc de travailler avec une main-d'œuvre réduite d'ici la fin de l'automne. 9% d'entre elles s'attendent à faire faillite si aucune amélioration n’est à noter d'ici la fin de l'année.
Une enquête de Bouwunie arrive à la même conclusion peu engageante. Un tiers des 357 entrepreneurs interrogés ne semblent toujours pas tourner à pleine capacité. La moitié des entreprises ne s'attendent pas non plus à retrouver de sitôt un volume de travail normal. Pour 2021, 52% des personnes interrogées s'attendent à avoir moins de commandes. En moyenne, on prévoit une baisse de 33% du chiffre d'affaires.
Stimuler les candidats acheteurs et constructeurs
En outre, le nombre de nouveaux logements vendus et le nombre de prêts hypothécaires ont déjà baissé de 47% et de 44% respectivement. Plusieurs fédérations de la construction - dont la Confédération Construction et Bouwunie - rappellent donc l'importance d'une politique de relance spécifique et adaptée au secteur, qui reposerait sur différentes mesures temporaires.
Une première mesure possible serait de limiter la TVA à 6% au lieu des 21% habituels, sur les premiers 60.000 euros pour la construction ou l'achat d'un nouveau bâtiment pour son propre usage ou comme investissement, pour une surface maximale de 190 m² pour une maison et de 100 m² pour un appartement. Il existe aussi d'autres possibilités:
- une augmentation temporaire de la prime à la démolition et à la reconstruction;
- une réduction supplémentaire temporaire des droits d'enregistrement en cas de rénovation énergétique accélérée;
- un renforcement des mesures de soutien aux communes afin d’accélérer les rénovations énergétiques obligatoires de leurs bâtiments non résidentiels;
- le maintien et l'augmentation temporaire des investissements consacrés à l'entretien des infrastructures et des espaces verts;
- rétablir à court terme la confiance dans le marché du logement, tant chez le particulier qu’auprès du secteur financier, grâce à une couverture d'assurance appropriée.
Soutien aux entreprises de construction
Par ailleurs, les entreprises de construction en tant que telles ont également besoin d'un soutien supplémentaire. 30% des entreprises de construction interrogées par Bouwunie souhaitent pouvoir travailler de manière plus flexible et plus intense. Cela peut se faire, par exemple, en faisant passer le nombre d’heures supplémentaires avantageuses de 180 à 360 heures et en y appliquant un régime fiscal intéressant.
En outre, de nombreux projets risquent de dépasser le délai imposé suite à la période de crise. Une prolongation de cette période de mise en œuvre devrait donc être autorisée, sans frais supplémentaires. L'accélération du paiement des factures est également un problème afin de continuer à garantir les liquidités des entreprises de construction.