- 10 avril 2024
- | Source: Foodprocess
Les aliments transformés dans la presse
La Fevia demande quelques corrections
Nous lisons et entendons régulièrement dans les médias des affirmations sur les aliments dits "ultra-transformés". Or, selon la Fevia, ce discours est souvent plus basé sur l'intuition que sur des preuves scientifiques et relève parfois de la désinformation pure et simple. En tant que porte-parole de l'industrie alimentaire, la Fevia souhaite donc mettre les choses au clair.
Récemment, le Néerlandais Teun van de Keuken a jeté le discrédit sur la transformation industrielle des aliments. Selon la Fevia, il y a plusieurs contrevérités dans son récit, que la fédération souhaite réfuter.
La Belgique n'est pas les Pays-Bas
Tout d'abord, M. Van de Keuken communique à partir d'un contexte néerlandais, qui diffère du contexte belge. Il affirme par exemple que les Nutri-Scores ne concernent que les produits mauvais pour la santé : "Une carotte n'a pas de Nutri-Score". En Belgique, les carottes ont un Nutri-Score, à savoir le Nutri-Score A.
Il a également affirmé qu'aux Pays-Bas, les écoliers sont encouragés à boire des boissons gazeuses parce qu'il y a des distributeurs de boissons gazeuses dans les écoles. En Belgique, grâce à la "Déclaration d'engagement pour une offre plus équilibrée de boissons et de snacks dans les écoles flamandes", on ne trouve pratiquement plus de boissons gazeuses sucrées dans les écoles flamandes, une situation totalement différente.
L'industrie alimentaire a d'ailleurs collaboré à cette déclaration d'engagement, ce qui prouve qu'elle œuvre effectivement en faveur d'une offre alimentaire plus équilibrée. Cliquez ici pour plus d'informations.
Les mythes sur les aliments transformés démystifiés
- Selon Teun van de Keuken, à partir du moment où un aliment est transformé à l'échelle industrielle, il s'agit presque par définition d'un aliment ultra-transformé et donc mauvais. Cependant, selon la Fevia, il oublie que presque tous les aliments doivent être transformés pour être comestibles et savoureux (comme les céréales), pour garantir la sécurité (comme la pasteurisation) ou pour être disponibles toute l'année (comme les fruits et légumes en conserve, séchés et surgelés). Les méthodes de transformation appliquées aux produits alimentaires comprennent la découpe, la pasteurisation, la congélation, la fermentation, la cuisson et l'emballage. Toutes ces opérations ont lieu non seulement dans les établissements alimentaires, mais aussi dans la restauration et les cuisines familiales.
- En outre, les opérations alimentaires industrielles apportent quotidiennement de nombreux avantages aux consommateurs. Par exemple, les opérations alimentaires garantissent une plus longue durée de conservation, une réduction du gaspillage alimentaire et un prix abordable des denrées alimentaires. Elles sont également très pratiques dans notre société pressée en offrant des aliments de qualité aux consommateurs qui n'ont pas le temps de cuisiner eux-mêmes ou qui n'ont pas les compétences suffisantes pour le faire. Enfin, la transformation alimentaire permet d'adapter ou d'enrichir les produits alimentaires pour les personnes souffrant de certaines conditions ou sensibilités.
- L'un des responsables de la transformation industrielle des aliments serait l'ajout d'additifs. Cependant, lorsque des additifs sont ajoutés aux aliments, c'est pour maintenir la qualité nutritionnelle de l'aliment. De plus, chaque additif utilisé dans les aliments est évalué par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). La sécurité de chaque additif alimentaire est donc garantie et son ajout répond à un besoin spécifique.
- Une autre affirmation de Teun van de Keuken est la suivante : "les aliments ultra-transformés rendent malade, la science l'a prouvé depuis longtemps". Tout d'abord, il n'existe pas de consensus scientifique sur ce que l'on entend exactement par "aliments ultra-transformés". De plus, une étude récente publiée dans The Lancet a démenti l'idée que les "aliments ultra-transformés" rendraient les gens malades. Cette étude indique que les aliments dits "ultra-transformés" ne peuvent certainement pas être qualifiés de malsains.
La qualité nutritionnelle de nos produits, une priorité absolue
Pour faire des choix plus sains, les consommateurs doivent comprendre la qualité nutritionnelle des produits alimentaires et savoir à quelle fréquence ils peuvent les consommer et en quelles quantités. L'industrie alimentaire se concentre donc sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires. Ces entreprises s'efforcent jour après jour d'améliorer encore la composition de leurs produits.
Dans le passé, les entreprises alimentaires ont déjà réussi à ajouter des fibres et des vitamines, à réduire le sel et les calories, ainsi qu'à éliminer les acides gras trans. Plus récemment, les secteurs des produits laitiers et des boissons non alcoolisées ont annoncé qu'ils réduisaient la teneur en sucres ajoutés de leurs produits de 12 % et 20 % respectivement entre 2012 et 2020.
Avec le nouvel engagement de la Fevia lancé en octobre 2023, le Nutri-Pact : une coalition pour une meilleure alimentation, les entreprises agroalimentaires continuent à travailler sur l'amélioration nutritionnelle de leurs produits. Pour ce faire, elles agissent sur les priorités des Food Based Dietary Guidelines et ajoutent plus de céréales complètes, de fruits et légumes, de légumineuses, de noix et de graines à leur offre de produits. Dans la mesure du possible, ils réduisent la teneur en sucre et en sel. Et pour les produits dont la formulation n'est pas (ou plus) possible, ils misent sur des portions plus petites.
L'industrie alimentaire fait partie de la solution
La Fevia ne ferme pas les yeux sur les mauvais chiffres qui existent en Belgique en matière de surpoids et d'obésité. La fédération est toutefois convaincue que les entreprises alimentaires font partie de la solution et souhaite aider et encourager les consommateurs à opter pour des choix alimentaires plus sains.
En même temps, nous ne devons pas oublier que le surpoids et l'obésité sont des phénomènes complexes et multifactoriels. Considérer l'alimentation et l'industrie alimentaire comme la seule cause de la surcharge pondérale et de l'obésité, comme le fait Teun van de Keuken, est une vision beaucoup trop courte.
Prélever des taxes sur la santé, comme le suggère Teun van de Keuken, ne sert à rien, selon Fevia. Les produits appréciés ici en Belgique sont simplement achetés de l'autre côté de la frontière - à un prix inférieur. Avec les taxes sur la santé, vous ne faites aucun progrès en matière de santé en Belgique.
La clé d'une approche réussie de la surcharge pondérale et de l'obésité réside dans un gouvernement qui continue à travailler sur "l'ensemble du tableau" : un mode de vie sain dans lequel, en plus d'une alimentation plus saine, l'attention est également portée sur l'exercice suffisant, le sommeil et la réduction du stress (chronique). À cet égard, la Fevia préconise une approche "santé dans toutes les politiques" de la part des autorités compétentes, où tous les domaines et niveaux de compétence collaborent à la création d'un environnement propice à un mode de vie plus sain.
En outre, la Fevia demande au gouvernement d'utiliser des messages positifs pour encourager les consommateurs à ajouter progressivement plus de céréales complètes, de fruits et légumes, de légumineuses, de noix et de graines à leurs repas. En effet, ces groupes de produits, ainsi que la réduction de la consommation de sel, sont les principales priorités des lignes directrices diététiques basées sur l'alimentation, et la population belge peut en tirer les plus grands bénéfices pour la santé.
Étant donné que le sujet des aliments transformés est d'actualité et qu'il mériterait d'être clarifié, la Fevia organise le 3 juin un après-midi de dialogue avec des scientifiques et des parties prenantes, intitulé "Aliments transformés: faire la part entre science et émotion".