- 04 avril 2024
- | Source: Foodprocess
La Fevia demande aux autorités de revoir leur politique
L'industrie alimentaire belge reste vigilante
Au premier coup d’œil sur les chiffres de l'industrie alimentaire belge, on pourrait croire que tout va bien: chiffre d'affaires en hausse, plus d'emplois, plus d'investissements, plus d'exportations et une balance commerciale positive. Pourtant, les problèmes demeurent: volume des ventes en baisse, des marges historiquement basses, des postes vacants qui ne trouvent pas preneur, ce qui handicape la production, et une lasagne de taxes bien trop épaisse qui rend la concurrence avec l'étranger quasi impossible et encourage les achats aux frontières. La Fevia appelle donc les décideurs politiques à mettre en œuvre d'urgence des mesures pour assurer une politique adaptée qui permette d'améliorer la compétitivité et la rentabilité de notre industrie.
Beau de loin, mais loin d'être beau
L'importance de l'industrie alimentaire en Belgique ne doit pas être sous-estimée: le secteur occupe la première place dans l'industrie manufacturière en termes de chiffre d'affaires (81 milliards d'euros) et d'emplois (102.000 emplois directs). Pourtant, le volume des ventes diminue pour la quatrième année consécutive et le nombre de faillites augmente.
La rentabilité des entreprises alimentaires est également sous pression, avec des marges historiquement basses. Chaque jour, 4.500 postes restent vacants faute de profils adéquats, une situation sans précédent dans le secteur. La concurrence avec les entreprises étrangères devient de plus en plus difficile en raison des handicaps concurrentiels toujours plus nombreux (coûts salariaux, coûts énergétiques, fiscalité...).
Anthony Botelberge, président de Fevia, a déclaré: "La lasagne de taxes beaucoup trop épaisse et les coûts salariaux élevés rendent la compétitivité des entreprises belges presque impossible. Nos entreprises se trouvent dans une situation intenable entre la baisse des marges et les investissements considérables nécessaires en raison des exigences alimentaires toujours croissantes et des défis de la transition numérique et verte. Il est urgent de s'attaquer à ce problème."
La Fevia appelle à des mesures politiques pour soutenir les entreprises
Plus précisément, la Fevia appelle à travailler sur quatre points:
- Renforcer la rentabilité et la compétitivité en réduisant les coûts salariaux et énergétiques, en réduisant la lasagne fiscale au lieu de la rendre de plus en plus épaisse, et en garantissant la simplification et la réduction de la charge administrative.
- Garantir une offre de main-d'œuvre suffisante en augmentant le nombre d'inscriptions dans les matières STEM et la culture STEM dans l'éducation, en renforçant l'apprentissage sur le lieu de travail dans l'enseignement secondaire et supérieur, les systèmes de prestations qui s'orientent vers les emplois ouverts et les compétences recherchées, en valorisant et en soutenant la formation dans les entreprises et la migration économique pour les travailleurs qualifiés et les professions présentant des goulets d'étranglement.
- Améliorer l'équilibre et la répartition des coûts et des marges dans la chaîne en renforçant la législation protégeant les producteurs alimentaires contre les pratiques commerciales déloyales et son contrôle, en stimulant et en validant les accords sur la répartition et l'imputation des coûts et de la rentabilité au niveau de la branche, le suivi et l'objectivation trimestriels par l'Observatoire des prix et la promotion des atouts de l'alimentation belge.
- Définir une véritable politique industrielle tournée vers l'avenir, via une concertation structurelle avec les secteurs industriels, qui stimule et soutient la transition, l'innovation et les investissements, qui se concentre sur la stabilité, les perspectives et la sécurité juridique, qui ne fait pas de la dorure mais apporte des solutions sur mesure lors de la transposition des réglementations européennes, en plus de renforcer le marché intérieur européen.
Bart Buysse, PDG de Fevia: "Notre appel se veut fort et clair. Nous constatons que les faillites augmentent dans notre secteur essentiel, que les marges continuent de baisser et que les postes vacants ne sont pas pourvus. Nous demandons une réduction des coûts salariaux et énergétiques. La lasagne fiscale et les charges administratives doivent également être réduites si nous voulons protéger notre industrie alimentaire belge contre les réductions d'effectifs."
"En outre, il est urgent de garantir une main-d'œuvre suffisante et adéquate afin de pouvoir maintenir la production et d'exploiter pleinement le potentiel de nos entreprises alimentaires. Nous demandons également plus d'équilibre et une meilleure répartition des coûts et des marges dans la chaîne."
"Enfin, nous demandons une politique véritablement industrielle et tournée vers l'avenir afin de maintenir un secteur alimentaire fort et durable en Belgique. Dans le contexte géopolitique instable actuel, il est plus important que jamais d'assurer l'approvisionnement alimentaire chez nous et de ne pas dépendre de l'étranger pour cela."