FEVIA APPELLE AU SENS DES RESPONSABILITÉS DES DÉTAILLANTS

en réaction à l'envolée des prix en raison de la guerre en Ukraine

Le conflit en Ukraine a également de graves conséquences sur notre chaîne alimentaire. En raison de la pénurie de diverses matières premières et de la hausse explosive des coûts, 30% des membres de la Fevia pourraient être contraints d'arrêter au moins une partie de leur production. Dans un article d'opinion sur le site web de Fevia, le PDG Bart Buysse plaide donc pour un sens des réalités et des responsabilités, avec des appels clairs aux clients et à nos décideurs politiques.

"Il est clair que la guerre a un impact humanitaire incroyablement lourd. De nombreuses entreprises alimentaires belges ont également lancé des campagnes ces dernières semaines pour aider tant les victimes sur le terrain que les réfugiés dans notre pays. Mais les conséquences du conflit entre l'Ukraine et la Russie se font déjà sentir dans notre pays et provoquent un nouveau 'stress test' dans la chaîne alimentaire. Les entreprises alimentaires sont aujourd'hui confrontées à une épreuve sans précédent, qui vient s'ajouter à la rigueur et à l'explosion des coûts qui prévalent déjà", commence M. Buysse.

prix et pénurie en hausse

Comme première cause, il mentionne la pénurie de diverses matières premières, telles que l'huile de tournesol, la farine, l'huile de lin et les ovoproduits. Pour les emballages, tels que les bouteilles et les bocaux en verre, il existe également une menace de pénurie pour les producteurs belges. Et ce, alors que les coûts des matières premières, de l'énergie, des emballages et des transports atteignent des niveaux sans précédent.

"La guerre en Ukraine fait grimper encore plus les prix des matières premières et de l'énergie"

"Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale ont fait grimper en flèche les prix des matières premières au cours de l'année et demie écoulée, et la guerre en Ukraine aggrave encore ce phénomène", constate M. Buysse. "Il en va de même pour le coût de l'énergie. L'industrie alimentaire étant un secteur à forte intensité énergétique, l'explosion des prix de l'énergie pèse lourdement sur les coûts de production des aliments et des boissons."

DES MESURES s'imposent

Outre l'impact humanitaire, le PDG de Fevia est particulièrement préoccupé par l'impact économique, qui ne cesse de croître et se fera sentir pendant longtemps. Il appelle à une intervention urgente du gouvernement pour guider nos entreprises alimentaires et notre chaîne d'approvisionnement pendant cette période et suggère lui-même un certain nombre de mesures.

"Les détaillants doivent tenir compte des augmentations de prix nécessaires"

"Cela peut se faire tout d'abord en donnant à nos entreprises la flexibilité nécessaire pour apporter des réponses aux pénuries aiguës de matières premières essentielles", peut-on lire. "La mise en place de règles d'importation et d'étiquetage plus souples peut certainement aider, tout comme la prévention des amendes logistiques lorsque les livraisons ne peuvent pas être effectuées ou ne peuvent pas être effectuées à temps. Il nous semble également évident que nous devrions désormais utiliser au maximum les matières premières essentielles pour la production d'aliments et de boissons au lieu de les utiliser à d'autres fins."

"En outre, dans l'attente de mesures plus structurelles, nous demandons que les coûts de l'énergie soient réduits au plus vite, avec un effort supplémentaire envers la plupart des entreprises touchées. Fevia a déjà formulé les propositions nécessaires dans tous ces domaines et les a envoyées aux décideurs politiques", peut-on lire. Il conclut par quelques appels clairs au sens des réalités et des responsabilités.

APPEL AUX acheteurs ET AUX décideurS

"Dans les circonstances actuelles, nos clients – en particulier les chaînes de supermarchés, qui déterminent en grande partie les prix à la consommation et qui ont eux-mêmes à peine survécu à la crise du coronavirus– ne peuvent pas ignorer les demandes justifiées des entreprises alimentaires de prendre en compte les augmentations de prix nécessaires. Le fait que les prix des aliments et des boissons n'aient augmenté que de 3 à 4% cette année est irréaliste par rapport aux nombreux coûts supplémentaires. Le système des contrats annuels ne peut pas être une raison pour répercuter tous les coûts sur nos producteurs", estime M. Buysse.

Il fait valoir que le consommateur devrait également absorber une partie de l'augmentation des coûts. Dans sa tribune, le PDG de Fevia se tourne également vers l'avenir: "Il est important de prévoir les leviers et les garanties nécessaires dans les contrats et les règlements pour éviter ce genre de situation à l'avenir. L'avenir de notre chaîne agroalimentaire belge en dépend".

"Dans ces circonstances extrêmement difficiles, nous ne nous en sortirons qu'ensemble"

Enfin, M. Buysse s'adresse également à nos décideurs politiques. "Nous leur demandons de donner à nos entreprises la stabilité nécessaire et de leur laisser un peu de répit. Nos entreprises ne peuvent vraiment pas se permettre de supporter davantage de charges, de coûts et d'obligations supplémentaires. Ce n'est pas le moment de s'opposer les uns aux autres, mais de se soutenir et de s'entraider dans la mesure du possible, dans l'intérêt de tous. Dans ces circonstances extrêmement difficiles, nous ne pouvons nous en sortir qu'ensemble!"